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    Hermano
    Maître des clés

    Atelier d’écriture Villenave d’Ornon, 24 juin 2020 : retrouvailles après le confinement et 4 ateliers en ligne.

    1.1 On distribue à chacun un dialogue incomplet (comtesse de Ségur, Amélie Nothomb, … voir ci-dessous).
    La moitié des participants possède les répliques du premier personnage et doit inventer les répliques du second (une vingtaine de répliques).
    L’autre moitié détient les répliques du second personnage et doit inventer les répliques du second.

    N.B. Choisir un dialogue où les répliques ne sont pas évidentes, automatiques. Quelque chose de pas trop compliqué non plus, avec des phrases courtes.

    20 20
    1.2 On désigne une personne du premier groupe, qui désigne une personne du second avec qui elle lira à haute voix le nouveau dialogue, chacun ne prononçant que ce qu’il a écrit lui-même.
    Et ainsi de suite…
    15 35
     
    2.1 On va maintenant lire les textes écrits à l’occasion des ateliers en ligne sur le thème “Les destinées“.
    Pendant cette lecture, chacun doit noter au moins 20 mots.
    10 45
    2.2 Quelques minutes pour avoir une liste numérotée d’exactement 20 mots 5 50
    2.3 Choisir maintenant 2 mots parmi ces 20 mots et écrire une phrase en les utilisant. 5 55
    2.4 Chacun lit la phrase qu’il a écrite 10 65
    2.5 Pour les 18 mots restants :
    1.     Les associer 2 par 2
    2.     Pour chaque groupe de 2 mots, trouver un troisième mot qui en fait le lien, la synthèse, qui s’inspire de ces 2 mots à la fois. Demander à 2 participants de donner chacun un mot et demander au groupe de faire des propositions oralement.

    3.     Entourer ces troisièmes mots.

    15 80
    2.6 Chacun doit maintenant écrire un texte pendant 40 minutes.
    Ce texte doit commencer par la phrase écrite plus tôt et utiliser tous les troisièmes mots entourés.
    15 95
      Au bout de 15 minutes, nouvelle consigne : Écrivez maintenant une phrase qui contienne les mots 7 et 14 de votre première liste. 5 100
      Insérez-la maintenant rapidement dans le texte que vous êtes en train d’écrire et continuez votre texte.
    Peut-être une autre consigne facultative 5 minutes avant la fin pour écrire une conclusion ? On peut demander à chacun d’énoncer une consigne, et chacun adopte celle qu’il veut… (ou pas). Maryline : N’est-ce pas un peu compliqué de les faire passer du « feu de la création de texte » à une posture de création de consigne ? Plutôt une nouvelle consigne à faire tirer au sort ?
    20 120
      Lectures 15 135

     

    Les textes écrits lors de cet atelier :

    Christian : https://www.oasisdepoesie.org/ecrire-ensemble/ateliers-collectifs/hermano/morsures/

    Aytekin : https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/autres-textes/aytek/etrange-ocean/

    Mercedes : https://www.oasisdepoesie.org/textes-dauteurs/poemes/andina/andina/

     

     

    Les dialogues proposés, mais on peut bien sûr en choisir d’autres.

    1. … …
    2. C’est que… je viens de faire une découverte qui ne sera pas agréable à Madame.
    3. … …
    4. Que Madame vienne voir.
    5. … …
    6. Celui qui brise tout dans la maison, que Madame aide et protège parce qu’elle a trop bon cœur ! … … Tant que ce garçon sera dans la maison, tout ira de travers, et l’ouvrage de chacun sera gêné par ses niaiseries et sa mauvaise volonté.
    7. … …
    8. Je le disais à Madame par pitié pour ce garçon. Mais ma conscience me reproche de taire la vérité, … j’avertis encore Madame que son vin fin, ses liqueurs disparaissent. Que Madame demande le Malaga qu’on a débouché et à peine goûté l’autre jour !
    9. … …
    10. Que Madame ne veuille pas nommer M. Guelfe ; je l’en supplie ! … Tout ce que j’ai dit par dévouement et par délicatesse de conscience se tournerait contre moi.
    11. … …

     

     

     

    1. Qu’avez-vous, Sidonie ? Vous êtes rouge, vous paraissez troublée ?
    2. … …
    3. Quoi ? Qu’est-ce donc ?
    4. … …
    5. Qui est-ce qui a cassé mes belles porcelaines ?
    6. … …
    7. Mais Sidonie, qu’est-ce qui vous prend donc ? Vous disiez juste le contraire et vous me demandiez toujours de patienter avec Hilaire, de lui donner le temps d’apprendre le service.
    8. … …
    9. Tout ce que vous dites me surprend au plus haut point, Sidonie ! C’est impossible ! Avant de parler à Hilaire, je veux vois M. Guelfe qui l’a placé chez moi et l’interroger encore.
    10. … …
    11. Soyez tranquille, je ne vous nommerai pas ! J’ai besoin de réfléchir avant de prendre un parti.
    12. … … …

     

    Texte original

    1. Qu’avez-vous, Sidonie ? Vous êtes rouge, vous paraissez troublée ?
    2. C’est que… je viens de faire une découverte qui ne sera pas agréable à Madame.
    3. Quoi ? Qu’est-ce donc ?
    4. Que Madame vienne voir.
    5. Qui est-ce qui a cassé mes belles porcelaines ?
    6. Celui qui brise tout dans la maison, que Madame aide et protège parce qu’elle a trop bon cœur ! … … Tant que ce garçon sera dans la maison, tout ira de travers, et l’ouvrage de chacun sera gêné par ses niaiseries et sa mauvaise volonté.
    7. Mais Sidonie, qu’est-ce qui vous prend donc ? Vous disiez juste le contraire et vous me demandiez toujours de patienter avec Hilaire, de lui donner le temps d’apprendre le service.
    8. Je le disais à Madame par pitié pour ce garçon. Mais ma conscience me reproche de taire la vérité, … j’avertis encore Madame que son vin fin, ses liqueurs disparaissent. Que Madame demande le Malaga qu’on a débouché et à peine goûté l’autre jour !
    9. Tout ce que vous dites me surprend au plus haut point, Sidonie ! C’est impossible ! Avant de parler à Hilaire, je veux vois M. Guelfe qui l’a placé chez moi et l’interroger encore.
    10. Que Madame ne veuille pas nommer M. Guelfe ; je l’en supplie ! … Tout ce que j’ai dit par dévouement et par délicatesse de conscience se tournerait contre moi.
    11. Soyez tranquille, je ne vous nommerai pas ! J’ai besoin de réfléchir avant de prendre un parti.
    12. … … …

     

    Comtesse de Ségur – Le dîner de mademoiselle Justine

     

     

    1. Ah non ? et que faut-il d’autre, alors ?
    2. … …

     

    1. C’est étonnant qu’un grand écrivain comme vous aime les œuvres de Patricia Highsmith.
    2. … …

     

    1. Et Sartre, il écrivait dans le but d’être accueilli dans les salons ?
    2. … …

     

    1. Difficile à avaler, de la part d’un gauchiste.
    2. … …

     

    1. Vous simplifiez extraordinairement la situation : tous les gauchistes ne sont pas ouvriers, certains gauchistes ont issus d’excellentes familles.
    2. … …

     

    1. Seriez-vous anti-communiste primaire, monsieur Tach ?
    2. … …

     

    1. Mais enfin, cela n’a rien à voir !
    2. … …

     

    1. Vous ne trouvez pas que vous simplifiez un peu ?
    2. … …

     

     

     

    1. … …

     

    1. Beaucoup de choses. D’abord, il faut des couilles. Et les couilles dont je parle se situent au-delà des sexes ; la preuve, c’est que certaines femmes en ont. Je pense à Patricia Highsmith.
    2. … …

     

    1. Pourquoi ? Ça n’a rien d’étonnant. Mine de rien en voilà une qui doit haïr les gens autant que moi, et les femmes en particulier. On sent qu’elle n’écrit pas dans le but d’être accueillie dans les salons.
    2. … …

     

    1. Et comment ! je n’ai jamais rencontré ce monsieur, mais rien qu’à le lire j’ai compris combien il aimait les salons.
    2. … …

     

    1. Et alors ? Vous croyez que les gauchistes n’aiment pas les salons ? Je crois au contraire qu’ils les aiment plus que n’importe qui. C’est bien normal d’ailleurs : si j’avais été ouvrier toute ma vie, il me semble que je rêverais de fréquenter les salons.
    2. … …

     

    1. Vraiment ? Ceux-là n’ont pas d’excuse, alors.
    2. … …

     

    1. Seriez-vous éjaculateur précoce, monsieur le journaliste ?
    2. … …

     

    1. Je suis bien de cet avis ! Alors, revenons à nos couilles. C’est l’organe le plus important de l’écrivain. Sans couilles, un écrivain met sa plume au service de la mauvaise foi. Prenons un écrivain qui a une bonne plume ; avec des couilles, ça donnera “Mort à crédit”. Sans les couilles, ça donnera “La nausée”.
    2. … …

     

    1. C’est vous, journaliste, qui me dites ça ? Et moi ? qui essayai, avec mon exquise bonhomie, de me mettre à votre niveau.

     

     

     

    Texte original

    1. Ah non ? et que faut-il d’autre, alors ?
    2. Beaucoup de choses. D’abord, il faut des couilles. Et les couilles dont je parle se situent au-delà des sexes ; la preuve, c’est que certaines femmes en ont. Je pense à Patricia Highsmith.
    3. C’est étonnant qu’un grand écrivain comme vous aime les œuvres de Patricia Highsmith.
    4. Pourquoi ? Ça n’a rien d’étonnant. Mine de rien en voilà une qui doit haïr les gens autant que moi, et les femmes en particulier. On sent qu’elle n’écrit pas dans le but d’être accueillie dans les salons.
    5. Et Sartre, il écrivait dans le but d’être accueilli dans les salons ?
    6. Et comment ! Je n’ai jamais rencontré ce monsieur, mais rien qu’à le lire j’ai compris combien il aimait les salons.
    7. Difficile à avaler, de la part d’un gauchiste.
    8. Et alors ? Vous croyez que les gauchistes n’aiment pas les salons ? Je crois au contraire qu’ils les aiment plus que n’importe qui. C’est bien normal d’ailleurs : si j’avais été ouvrier toute ma vie, il me semble que je rêverais de fréquenter les salons.
    9. Vous simplifiez extraordinairement la situation : tous les gauchistes ne sont pas ouvriers, certains gauchistes sont issus d’excellentes familles.
    10. Vraiment ? Ceux-là n’ont pas d’excuse, alors.
    11. Seriez-vous anti-communiste primaire, monsieur Tach ?
    12. Seriez-vous éjaculateur précoce, monsieur le journaliste ?
    13. Mais enfin, cela n’a rien à voir !
    14. Je suis bien de cet avis ! Alors, revenons à nos couilles. C’est l’organe le plus important de l’écrivain. Sans couilles, un écrivain met sa plume au service de la mauvaise foi. Prenons un écrivain qui a une bonne plume ; avec des couilles, ça donnera “Mort à crédit”. Sans les couilles, ça donnera “La nausée”.
    15. Vous ne trouvez pas que vous simplifiez un peu ?
    16. C’est vous, journaliste, qui me dites ça ? Et moi qui essayai, avec mon exquise bonhommie, de me mettre à votre niveau.

     

    Amélie Nothomb – Hygiène de l’assassin

     

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